DEVENIR MÉCÈNE

Le Loup et l’Agneau

Il s’agit de la fable X du livre I des Fables choisies, publié en 1668. Le fonds Erhard comprend 157 illustrations de cette fable.

Pistes pédagogiques

 

  • Dans le dialogue des deux personnages, un vers en particulier signe l’arrêt de mort de l’agneau, rendant toute plaidoirie inutile. Lequel ? Comment les illustrateurs ont-ils eux aussi rendu l’issue inéluctable ?
  • Quels sont les ressorts du pathétique dans le texte ? Dans les images ?
  • Dans la fable, l’agneau est-il présenté comme entièrement faible et fragile ? Relevez trois images dans lesquelles il paraît capable de résister au loup.

Choisir le vers que l’on préfère et l’image qui pourrait l’illustrer.

 

Le Loup et l’Agneau

 

La raison du plus fort est toujours la meilleure ;
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage ;
Tu seras châtié de ta témérité.
— Sire, répond l’Agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
— Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
— Comment l’aurais-je fait, si je n’étais pas né ?
Reprit l’Agneau ; je tette encor ma mère.
— Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
— Je n’en ai point. — C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos Bergers et vos Chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge. »
Là-dessus au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange
Sans autre forme de procès.

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